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Marrakech
6 août 2009

050809

Ce soir j'ai soigné bénévolement un jeune homme Adile. Je ne demande rien pour l'instant juste un échange de services: transport, nourriture... Comme je suis déjà payé par mon salaire, j'éprouve de la difficulté de demander quelque chose aux personnes que j'aide.

Faousia 'maman' et son mari qui m'avait invité chez leurs amis dîner prennent soin de moi comme de leur enfant. C'est bien pour cela qu'on l'appelle 'maman' et qu'elle a appelée son snack restaurant comme ça. En échange d'un plat, je traite ses amis avec la digitopuncture. Cela me fait du bien de les voir mieux malgré la douleur du traitement que je leur procure.

Petit à petit mon réseau de connaissance s'agrandit. Mon isolement volontaire est toujours une volonté de ma part et chaque sortie, un choix stratégique. Je sors quand je sais que je vais rencontrer des gens qui pourront m'aider. C'est ainsi que cela marche ici. C'est une question de survie pour moi et d'immersion. Ceux qui viennent avec l'argent repartent les mains vides. Pour ne pas se faire arnaquer il faut avoir son réseau et jouer de la diplomatie. Je crois que je suis tombé dans la meilleure école au monde pour apprendre à être plus malin que les autres. Face aux juifs, les arabes sont aussi futés en affaire. Si je réussis ici, je crois sincèrement que plus rien au monde ne m'étonnera en terme d'arnaques! A entendre tout le monde me raconter ses déboires cela fait peur.

Sans contacts, sans réseau, seul ici on ne survit pas. Mes connaissances d'ici m'enseignent la prudence et l'observation. Entre autre se méfier des femmes et dire que je suis homo! Ce que j'ai commencé à faire d'ailleurs. Elles sont dangereuses et comme des vipères. Je me souviens de ma vie en autarcie avec mes parents pendant 20 ans en Afrique. Je ne m'en apercevais pas mais ce fut pendant cette période que j'appris le silence et le retrait. Nous fréquentions si peu les autres. Nous ne sortions que rarement. papa et Maman était silencieux. Si silencieux. Mon propre silence me rappelle à cette solitude. Désormais elle me pèse sans personne à mes côtés. Enfin j'ai un salaire qui me tombe chaque mois grâce à quoi je peux enfin penser à structurer, construire et avoir des projets d'avenir. A 45 ans je commence à peine à penser à mon futur et à sortir du présent dans lequel je m'étais enfermé, m'isolant du monde.

Grâce à 'maman' je vais peut-être créer ma propre entreprise, plus tôt que je ne l'avais prévu. Ainsi je pourrai déduire mes frais que ma boîte ne me rembourse pas: transport, avion, etc. mais surtout je pourrai obtenir plus rapidement ma carte de résident. C'est aussi une porte de secours au cas ou je devais quitter ma boîte. Les évènements se placent en temps et en heure.

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